Le Centre Spatial Guyanais ou Port Spatial de l’Europe est situé en Guyane entre les communes de Kourou et Sinnamary. Après sa mise en service en 1968, 5 familles différentes des lanceurs ont été lancées depuis le site pour un total de presque 300 lancements réalisés.
Avec une moyenne de 6 lancements par ans (la cadence depuis 2014 est de 12 lancements par an), le CSG est un de sites de lancement le plus actif, avec Cap Canaveral aux Etats-Unis, Baikonur en Russie et Xichang en Chine.
Les débuts :
Après 4 ans de chantier, démarré après la signature de l’acte de création du CSG le 14 avril 1964, le Centre Spatial Guyanais inaugure son premier lancement le 9 avril 1968 avec la fusée Véronique. Par la suite il y aura neuf fusées Diamant et entre le 1967 et 1971 la fusée Europa, conçue par ELDO (European Launcher Development Organisation) précurseur de l’ESA, connait une série d’échecs avant que le programme soit arrêté définitivement. Grâce à cette expérience nait quelques années plus tard le lanceur Ariane, dont la maitrise d’œuvre est confiée au CNES (Centre National d’Etudes Spatiaux), et dont le premier lancement a lieu le 24 Décembre 1979.
Les installations :
Avec une surface de 700 Km² le Centre Spatial Guyanais couvre presque la taille de la Martinique. A son intérieur plusieurs zones dédiées à la production, l’assemblage et la coordination des campagnes lanceurs et satellites. Allons les découvrir plus dans le détail :
Le Centre Technique est le cœur administratif du CSG, à son intérieur on y trouve également l’Ensemble de Préparation des Charges Utiles Satellites 1. Pour la partie accessible au grand public on y retrouve le Musée de l’Espace ainsi que le centre de contrôle des lancements Jupiter, depuis lequel on peut assister aux lancements en observant la partie opérationnelle.
L’Ensemble de Préparation des Charges Utiles Satellites, aussi connu sous l’acronyme EPCU, est le site de réception des satellites, ici ils sont préparés avant d’être encapsulés dans la coiffe, puis amenés sur les ensembles de lancements pour être intégrés aux lanceurs.
Conçue et crée pour la fabrication, le stockage et le contrôle des segments pyrotechniques d’Ariane 5, la zone propulseurs est un vaste complexe d’une quarantaine de bâtiment, dont le BEAP (Banc d’Essai Accélérateur à Poudre) et l’UPG (Usine de Propergol de Guyane).
Actuellement le site produit les différents moteurs à poudre des lanceurs de la base : pour Ariane 5 les EAP (Etage A Poudre) et pour Vega le P80 (le P venant de sa composition de propergol solide et le 80 qui indique la quantité de propergol), mais également pour les lanceurs du futur le P120 de Vega C et les ESR (Equiped Solid Rocket) pour Ariane 6.
Les stations de localisation et de télémesures : Située en Guyane sur la Montagne des Pères dans la commune de Kourou, Galliot assure le suivi du décollage jusqu’au largage des boosters pour Ariane, pendant environ une dizaine de minutes. Pour les lancements Vega la station de Saint Laurent du Maroni est activée afin de pouvoir suivre le lanceur.
Les Ensembles de Lancements :
Depuis ses débuts dans les années soixante le Centre Spatial Guyanais a accueilli plusieurs lanceurs différents. Afin de pouvoir s’adapter aux besoins et à la taille des lanceur plusieurs pas de tir ont été réalisés aux cours des années :
ELA 1 le premier pas de tir d’Ariane 1, a été construit en 1973 originairement pour le lanceur Europa II, suite à l’échec du programme le site a été reconverti pour accueillir le nouveau lanceur européen, Ariane. Le chantier a duré trois ans, de 1975 à 1978, jusqu’au lancement inaugural le 24 décembre 1979. La zone a été active pendant 10 ans et pour 25 lancement des trois premières versions d’Ariane, jusqu’au dernier lancement d’Ariane 3.
Mais l’histoire de l’ELA 1 est loin d’être terminée, puisque à partir de 2010 les travaux démarrés après 20 ans d’inactivité ont permis d’accueillir le nouveau lanceur léger européen, Vega. Après un premier lancement en 2012 l’ELA 1 a continué à être exploité et bientôt le site désormais connu sous le nom de ZLV (Zone de Lancement Vega) sera opérationnelle pour la nouvelle version de Vega, la fusée Vega C.
En parallèle de premier lancements d’Ariane un nouveau chantier démarre au Centre Spatial, il s’agit de l’ELA 2 (Ensemble de Lancement Ariane 2), étudié pour les versions 3 et 4 du lanceur européen. Le site devient opératif avec le lancement d’Ariane 3 en 1986, jusqu’à 2003 quand la dernière Ariane 4 tire sa révérence. Avec 119 lancements à son actif l’ELA 2 détient jusqu’à présent le record des lancements du Centre Spatial Guyanais.
Active depuis 1996, l’ELA 3 est composée de trois bâtiments principaux: le BIL (Bâtiment Intégration Lanceur), le BAF (Bâtiment Assemblage Final) et la ZL (Zone de Lancement). L’ensemble couvre une surface de 2 kilomètres carrés et est traversé par un chemin de fer qui permet à la table de déplacer le lanceur pendant les différentes phases de la campagne.
Depuis 2015 ELA 4 est en cours de préparation au profit du dernier lanceur de la famille, Ariane 6. Le nouvel ensemble compte deux bâtiments principaux, le BAL (Bâtiment Assemblage Lanceur) et le Portique mobile. Très innovateur par rapport aux versions précédentes d’Ariane, le lanceur est assemblé à l’horizontale dans le BAL qui peut accueillir jusqu’à deux lanceurs en parallèle.